"Jʼessaie juste de te permettre de réconcilier tes croyances avec la réalité du monde"

DANS LE BLANC DES DENTS (MIRROR TEETH dans sa version originale) se déroule au sein dʼune
famille anglaise, assez aisée, que lʼon imagine habiter une de ces banlieues de grandes villes du Royaume-Uni, où les maisons sont bâties sur le même modèle, différenciées uniquement par les nains de jardin décorant les pelouses taillées à la perfection. Les Jones – Jane, James et leurs deux enfants Jenny et John – forment une famille modèle, blanche, heureuse et candidats idéaux au casting dʼune pub Kinder Bueno.
Sauf que James sʼavère être vendeur dʼarmes, Jane est atteinte de xénophobie obsessionnelle et
paranoïaque, Jenny est un tantinet nymphomane avec un incestueux penchant pour son grand frère, qui, lui, est à peu près normal, mais sort avec Jean, qui ressemble beaucoup à sa soeur Jenny.
Et les membres de cette délicieuse famille présentent la particularité dʼêtre incapables de tenir leur langue : ils expriment tout haut et sans tabou ce quʼils pensent, ce quʼils ont fait et ce quʼils vont faire.
Cela donne lieu évidemment à des situations tout à la fois hilarantes et gênantes, en particulier lorsque
Jenny amène à la maison son nouveau petit ami, Kwesi Abalo…

Cette comédie féroce envoie valser le discours politiquement correct pour dresser un portrait sans concession dʼune société xénophobe et libérale à lʼextrême. Son auteur réussit le tour de force de faire rire franchement, tout en ne laissant rien passer des pires perversions dʼun monde exempt de morale et de conscience. Cʼest brillant, dérangeant et affreusement drôle.