Ctrl-X

DE L'ESTHÉTIQUE VERS L'ENNUI Dans Ctrl-X, Ida incarne une figure contemporaine de notre société qui oscille entre intimité et désincarnation. Ici le monde vient à elle mais elle ne va plus au monde. Ida, dans cet environnement digital qui l’entoure, écrit peu à peu son isolement, son incapacité à trouver du corps autrement que par les images et les textos qui l’obsèdent. Elle s’eloigne, se détache et pourtant nous attache à sa nuit qui passe lentement, dans une passivité contemplative. De l’isolement à la solitude, c’est cet enjeu qui semble être sans cesse remis en cause dans cette écriture. Et si le monde vient à elle à travers les outils de communication, n’en est-elle pas moins réelle dans ses sentiments ? Aime-t-elle l’autre ? Et si oui, l’aime-t-elle autrement? Cyril Teste DE L'HYPERTEXTE À L'HYPERSCREEN C’est un univers « hypertextué», un univers clos où le réel et le virtuel se confondent. Un univers où les images télévisuelles, les écrans et les sons se mêlent pour former une réalité singulière. Mon intention dans ce projet est de situer l’image d’un point de vue spatial en le liant totalement à l’univers mental de la protagoniste. Elle se retrouve dans un espace qui se modifie en fonction de ses priorités : ce qu’elle met en exergue à un moment donné, ce qu’elle laisse de coté et qui continue d’exister en sourdine. L’idée maîtresse est de lier les mouvements d’images (en direct ou pré-enregistrées) et les éléments graphiques ou web, avec ceux de l’actrice. Pour cela une part d’interactivité sera engagée dans le processus de création : Kinect, iPhone, iPad. Autant d’outils qui permettront d’obtenir une parfaite synchronicité entre les mouvements de l’actrice et les événements vidéographiques. Le principal écran prend la forme d’une baie vitrée qui ouvrira autant sur l’extérieur « réel » que son propre intérieur mental. Le dispositif implique des caméras en direct, des zones de tournage backstage pour les interventions des deux autres personnages ; l’univers d’internet est également dévoilé directement ou en surimpression au réel que nous tentons de recréer. Patrick Laffont