Le pansori est l'art coréen du récit chanté, accompagné au tambour traditionnel: il convoque
originellement la voix, la percussion et le mouvement. Il a survécu oralement jusqu'à nos jours et est considéré comme un des arts les plus représentatifs de Corée.
La création de SUGUNGGA sera l’occasion de revisiter cette tradition ancestrale par le geste contemporain et de créer des passerelles entre cultures: l’imaginaire coréen au sujet de la Suisse rencontre l’imaginaire suisse au sujet de la Corée. Au coeur de ce double mouvement, une yodeleuse, une percussionniste et une danseuse partagent la scène et leur art, pour toucher le jeune public au niveau le plus fondamental.
La force de YoungSoon Cho Jaquet est de parvenir à évoquer des univers à la fois étranges et
accueillants par la seule présence scénique. Aussi, plutôt que de rendre les thèmes et l’histoire de
Sugungga compréhensibles par la parole, l'enjeu est de les faire ressentir par le corps en mouvement,
le rythme et la voix chantée, ainsi que par les différents moyens qu’offre une scène (lumières,
scénographie, costumes). La scénographie sera polymorphe et évolutive, tour à tour
représentative et abstraite.
A l’image de bon nombre des créations de YoungSoon Cho Jaquet (DRY FISH 2007, CHALET 2009), ce
projet pluridisciplinaire tisse des liens entre cultures occidentales et orientales. Ici, la scène devient un
lieu de partage, d’échanges et de regards croisés où le yodel rencontre la tradition ancestrale
coréenne du pansori, où une percussionniste européenne se réapproprie le roulement du tambour coréen, où la chorégraphie traditionnelle est revisitée par le geste contemporain.