LE PRENOM A ETE MODIFIE

LE PRENOM A ETE MODIFIE. Quelques mots sur le texte. En 2012, un fait divers plonge la France dans lʼeffroi. Nina a 16 ans et vit dans la banlieue de Fontenay-sous-Bois. Un soir, en rentrant seule du cinéma, elle tombe sur une bande de garçons qui la conduit de force dans la cave dʼune tour avoisinante. Cet instant marque le début dʼun calvaire de six mois pendant lequel elle devient le jouet sexuel de bandes entières qui la violent 6 mois durant dans une cave. Après des années de passages à tabac et de menaces, elle finit par porter plainte et commence alors en 2012 ce que la presse a cruellement nommé « le procès des tournantes.» Lʼautrice parisienne, Perrine Le Querrec suit lʼaffaire de près. Elle se documente sur la victime, les agresseurs, assiste au déroulement du procès 68 jours durant, marche aux côtés de Nina. Horrifiée par le traitement du sujet par la presse, les humiliations subies par la victime pendant le procès et lʼacquittement de la plupart des bourreaux, Perrine décide de donner voix à celle qui du fond de la cave sordide nʼa eu que le droit de se taire, dʼavaler, dʼencaisser. Elle a inventé une langue pour elle. Loin de la langue juridique, clinique et binaire. Loin de la langue journalistique voyeuriste. Loin du pathos victimaire. Une langue poétique pour transformer les faits en un chant qui exprime lʼindicible et surtout qui fait justice au supplice de Nina. 68 fragments pour 68 jours de procès. Le dispositif est minimal. Le public est disposé dans une configuration quadrifrontale et les comédien.e.s sont parmi eux. Aucune séparation ou distanciation entre eux. 45 minutes durant, le texte est porté par 3 voix qui circulent, 3 voix qui disent les viols, les interrogatoires, le tribunal, le corps qui disparaît, la sidération le regard de la cité, la lente reconstruction hors champ. Tout ce que la presse a tu ou déformé. Tout ce que les juges ont choisi de ne pas entendre est reconstitué dans le texte avec minutie, pudeur et sobriété.