Un long couloir de lumière traverse un plateau plongé dans lʼobscurité. Côté jardin, la silhouette dʼArianna Camilli, autrice, metteuse en scène et interprète de LʼIdiote, se détache en jets de couleur vive. Dans une soirée, lʼhéroïne croise le regard dʼune personne, là-bas, à lʼautre bout de la pièce. Le désir est immédiat. Il sʼagit maintenant de trouver le courage de traverser la distance qui sépare ces deux corps, de réussir à prononcer les premiers mots.
Le chemin paraît tellement long, comme sʼil fallait toute une vie pour arriver de lʼautre côté. Un chemin le long duquel on se débat, ou plutôt on débat avec soi-même, on ose, on recule, on sʼencourage, on bafouille. On essaie de trouver les mots justes pour finir par les sortir tout faux.

En jouant la difficulté dʼénoncer certains mots quʼelle remplace par dʼautres, Arianna Camilli construit un texte en se basant sur une question: comment dire le désir lorsque ce mot est associé à la crainte, à la sensation de honte?

Entre quête existentielle autour de lʼindicible et blagues grivoises, ce
monologue tragi-comique laisse entendre les voix intérieures dʼune femme qui cherche à en finir avec les formules usées du discours social dominant.