Autostop

Pour le plaisir de la liberté et de la rencontre, Floriane Mésenge fait de lʼauto-stop. Lʼintimité des habitacles et la durée des trajets sont propices aux confessions, débats ou parfois confrontations qui traduisent une société contrastée et une diversité dʼexistences. Elle enregistre. Puis invite Maxime Gorbatchevsky et Jean-Daniel Piguet à voyager comme elle. Note dʼintention de la compagnie: Au départ, il y a lʼenvie de Floriane de refaire du stop, de sortir des contraintes de réservations ou dʼhoraires, dʼéconomiser et de sauter dans le vide. Maxime et Jean-Daniel avaient les mêmes envies. Alors nous sommes partis sur les routes de France et de Suisse, tous les trois. Nous avons rencontré de nombreuses personnes sur la route. Au fil des voyages, il se crée un temps particulier dans la voiture. Les personnes osent peut-être se livrer davantage dans ce rapport presque anonyme, et le stop est lʼoccasion de rencontres que nous ne ferions jamais hors de cette situation. Comme si dans ce huis clos quʼest lʼhabitacle, on avait accès à une intimité presque directe, une profondeur dans les conversations, quelque chose qui va à lʼessentiel. Alors nous avons enregistré ces voyages, pris des photos, fait des vidéos. Nous avons créé ainsi une banque de données de plusieurs centaines dʼenregistrements et dʼimages de voyage. Les personnes se racontent, nous parlent dʼelles, du monde, des autres, elles ont un langage, une manière de parler propre, et cʼest ce qui nous a intéressés. Nous voulons donner à voir et à entendre ce "kaléidoscope", comme un portrait des gens dʼaujourdʼhui. Quʼest-ce que ces personnes pensent du nucléaire, de la politique, de lʼamour, de la famille, de la religion, du racisme, de la culture, comment elles se livrent, quʼest-ce quʼelles disent dʼelles, quʼest-ce que ça dit de nous, de la société.