Obvie

Lorsque Tamara Bacci entre en scène pour Obvie, elle souligne lʼétrange immatérialité du plateau simplement couvert dʼun revêtement blanc. Dans cet espace parfaitement dépouillé, les mouvements sʼagencent et forment des boucles, obligeant la danseuse à revenir sans cesse à sa position initiale. Par delà la virtuosité, lʼextrême lenteur laisse place à une rapidité proche de la glisse et dévoile un mouvement dʼune sensibilité aiguë. Lʼœil se fait le témoin de lʼorigine de chaque geste, la finesse des chaînes parcourues afin dʼarriver à la tension de chaque membre. Flux continu, le mouvement mute en toute discrétion sous lʼinfluence dʼinfimes variations et accompagne la chute dʼun corps céleste tantôt précieusement maîtrisé, tantôt laissé à lʼabandon. Un abandon salutaire qui demeure lorsque, parvenue à la verticale, la danseuse quitte la scène et se glisse dans le drapé qui entoure la salle. Lʼinterprétation de Tamara Bacci est étonnante, tant son appropriation du langage de la chorégraphe est précise et dévoile son identité. Dans le travail de Cindy Van Acker, le mouvement sʼinfiltre jusquʼau spectateur attentif. Pris dans un triangle dont les deux autres points sont la lumière et le son, le corps de ces soli défend avec force lʼinquiétude et la fragilité, une possible posture de résistance poétique. Marie-Juliette Verga Les soli font lʼobjet dʼun projet sur deux ans 2008-2009. Des interprètes qui cherchent à scruter le vide créateur, à lʼexplorer, le laisser germer, à lui donner consistance par une présence liant indéfectiblement le mouvement à son contexte. De la naissance du geste à sa poussée, sa croissance dans toutes les strates de lʼespace, six interprètes construisent un nœud dʼévidence où le signe, son parcours, et son destin sʼenchevêtrent. Les soli live peuvent être présentés par couples : Lanx et Obvie / Nixe et Obtus, ou seuls. (env 30ʼ par solo)