La Grande et fabuleuse histoire du commerce

Cie Métamorphoses
Mise en scène/chorégraphie:
Durée: minutes

Lieu et année de création: Scènes du Grütli, Genève – 2018

Dans La Grande et fabuleuse histoire du commerce, Joël Pommerat postule qu’être un bon vendeur revient en somme à être un bon acteur. En effet, afin de vendre et donc de survivre dans un métier qui ne leur assure, à défaut de salaire, que les commissions de leurs ventes, cinq commis-voyageurs, anti-héros de cette pièce anthropologique entre drame et comédie, emploient des techniques de vente sophistiquées, dont font partie le mensonge ainsi qu’un bon capital de séduction, dans le but de convaincre, tels des acteurs qui vendent du rêve, des gens au bord du gouffre financier de dépenser ce qu’ils n’ont pas pour un produit dont ils n’ont pas besoin. Cependant, l’auteur, observateur sensible de l’humain qui évite de se positionner en juge, ne tombe jamais dans un manichéisme facile, les vendeurs – miroirs de nos peurs face au rejet, de notre hantise de l’échec et de nos espoirs de réussite – étant eux-mêmes prisonniers et victimes d’un système qui les exploite. Située dans des chambres d’hôtels qui reflètent le vide existentiel, la solitude et le désert sentimental, l’histoire de ces vendeurs commence d’abord à la fin des années 60, décrite comme une époque où il y avait encore une solidarité entre les travailleurs, pour se heurter violemment, dans un second temps, sous la forme d’un renversement narratif, aux réalités individualistes de notre époque, marquées par les restructurations, coupes budgétaires et licenciements qui se généralisent, par le plein-emploi qui se raréfie, le chômage qui explose, la robotisation de plus en plus envahissante, l’uberisation en marche, les conditions de travail qui se durcissent pour les salariés ainsi que les politiques d’austérité qui génèrent un climat d’inquiétude source de stress, de tensions et d’angoisses, tandis que nous assistons, impuissants, à une précarisation progressive du plus grand nombre face à une démultiplication éhontée des richesses pour une petite élite favorisée. Dans ce chamboulement actuel du monde du travail, victime de l’impitoyable guerre économique en cours, l’emploi, de par sa raréfaction, ne se résume pour beaucoup de gens souvent plus qu’en un malheureux gagne-pain qui nie les aspirations légitimes vers une réalisation de soi et un épanouissement personnel à travers l’activité professionnelle, qui fait l’impasse sur les besoins de l’humain transformé en homme jetable et corvéable au profit d’une société mercantile qui ne connaît plus qu’un seul mot d’ordre : le profit.

Cie Métamorphoses
5, rue des Etuves
1201 Genève
Suisse

compagniemetamorphoses@gmail.com

Eva Kiraly, Administration
evita.kiraly@gmail.com

Langues (versions disponibles du spectacle)

Auteur·ices
Joël Pommerat

Production
Cie Métamorphoses

Création
Scènes du Grütli, Genève
Le 9 janvier 2018

Assistanat à la mise en scène
Charlotte Filou
Interprétation
Anthony Candellier
Marc Mayoraz
Pietro Musillo
Thierry Roland
Elidan Arzoni
Scénographie
Yann Becker
Lumière
Yann Becker
Costumes
Elidan Arzoni
Maquillage
Johannita Mutter
Coiffure
Johannita Mutter
Vidéo
Yann Becker
Administration
Eva Kiraly
Photos
Carole Parodi

Aucune représentation

Scènes du Grütli, Genève
9 au 28 janvier 2018

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