Dans le mémorable Hand Stories, Yeung Faï racontait la saga de sa famille : cinq générations de marionnettistes chahutées, voire martyrisées par l’histoire de la Chine. Toujours à la fois poétique et politique, son nouveau projet fait appel à des techniques différentes. Ce grand maître s’offre une infidélité (passagère !) à la marionnette à gaine pour explorer les ressources du bunraku, cela dans une scénographie mobile qui permet de jouer avec les projections vidéo.

Le motif qui cette fois l’inspire est le suivant : près de 70 % des jeans de la planète sont produits dans une région de Chine (donc pour les plus grandes marques européennes et américaines). On s’en doute, les lois sur le travail n’y sont pas favorables aux ouvriers. Hommes, femmes, enfants oeuvrent là sans grande protection, les journées y sont sans fin et les salaires de misère.

Cette réalité produit un réel paradoxe avec le jeans qui efface les frontières entre les sexes, les âges, les cultures et les classes sociales.

Belle matière à traiter, ce pantalon de la globalisation !