X minutes

Ingoodcompany
Mise en scène/chorégraphie: Martin Schick, François Gremaud, Vivianne Pavillon
Durée: variable minutes

Lieu et année de création: ,

LES ROUAGES DE LA PRODUCTION CULTURELLE SUR LA SELLETTE Le projet de performance à long terme, X minutes, lancé en 2013 par Martin Schick, François Gremaud et Viviane Pavillon, contourne les mécanismes du théâtre contemporain. En automne 2015, Ils en montrent l'unique et locale représentation : 40 minutes, achetée aux enchères par le CCS. Ce projet collaboratif a commencé à prendre forme à l'occasion d'une rencontre organisée par l'Office national de diffusion artistique (ONDA) où différents artistes eurent l'occasion de présenter et de vendre leurs travaux. Schick, Gremaud et Pavillon (regroupés dans la Ingoodcompany, domiciliée à Lausanne) ont décidé de prendre à la lettre cette notion de commercialisation artistique et de proposer une pièce à la vente, mais sous la forme d'une idée, d'un concept encore inexistant matériellement. Les programmateurs de spectacles et de festivals ont donc pu acquérir le concept présenté par les artistes au cours d'une vente aux enchères, soit 5, 10, 15, 20, 25,… minutes de performance et par là même devenir coproducteurs de la production. Concrètement, le projet se décline de la façon suivante : à chaque représentation de X minutes dans un endroit donné, les artistes créent cinq minutes de performance dans la langue du lieu. Ces cinq minutes s'ajoutent aux autres tranches de spectacles pré-existantes, par lot de cinq minutes chacune. La production est donc cumulative et sa valeur monétaire augmente avec chaque tranche supplémentaire de cinq minutes. Une performance plurilingue se développe alors (à l'heure actuelle en français, suisse allemand, flamand, finnois et croate), composée de dialogues humoristiques, de monologues face au public et de séquences chorégraphiées. Chaque édition n'est montrée qu'une seule fois et donc annoncée au programme comme une première mondiale. Grâce à ce procédé, Schick, Pavillon et Gremaud évitent élégamment l'écueil des subventions de l'État. Ils mettent leur performance sur le marché du théâtre et se financent directement par le biais de l'acheteur correspondant (commissaires d'exposition, programmateurs et directeurs de théâtres, notamment). Cela leur permet d'échapper à une certaine dépendance des mécènes. Par ailleurs, ils n'apparaissent plus seulement comme artistes, mais également comme partenaires de négociation et entrepreneurs à leur propre compte. La vente d'un concept ou d'une production devient le point central, et la valeur de ce « produit » augmente constamment. En réalité, la question posée est la suivante : combien de temps encore festivals et théâtres vont-ils continuer à fonctionner selon une logique néolibérale ? À partir de quelle somme d'argent une pièce devient-elle hors de prix pour un théâtre et injouable pour les acteurs à cause de sa durée ? De façon ludique, Pavillon, Gremaud et Schick mettent en exergue les principes néolibéraux du « plus il y en a, mieux c'est » et du « acheter tôt et vite, c'est acheter mieux et donc moins cher », ils mettent à nu le cercle vicieux de nos mentalités et comportements capitalisés à outrance. Ils montrent à quel point les productions théâtrales et la danse sont devenues des produits qui circulent comme des marchandises (commerciales) qui obéissent aux règles des flux économiques ; ils posent la question du bien-fondé des dispositifs qui régissent aujourd'hui la culture. C'est une critique basée sur la pratique du système actuel de financement de l'activité culturelle dans lequel se meuvent nos trois compères en tant qu'artistes, et dont ils dépendent ; or, en vendant eux-mêmes leur projet, ils réussissent à reprendre le pouvoir sur leur destin et se distancier des structures de production artistique conventionnelles. Ils parviennent à redonner au théâtre sa dimension politique, en thématisant et en révélant les rouages du monde du théâtre en tant que tel, et avec tout son attirail institutionnel et structurel. Mona De Weerdt, collaboratrice scientifique à l’Institut des sciences théâtrales de l’université de Berne
Théâtre

Ingoodcompany
c/o Michaël Monney
Rue de Bourg 19
1003 Lausanne
Suisse

xminutes.club

Michaël Monney, Administration
info@michaelmonney.ch

Langues (versions disponibles du spectacle)

Mise en scène
Martin Schick, François Gremaud, Vivianne Pavillon

Auteur·ices
SCHICK/GREMAUD/PAVILLON

Production
Ingoodcompany

Conception
Martin Schick
François Gremaud
Viviane Pavillon
Interprétation
Martin Schick
François Gremaud
Viviane Pavillon
Administration
Michaël Monney

Aucune représentation

Le 11, Avignon, France
11 juillet 2017

Programme commun, Lausanne
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