CRY

« CRY » est un spectacle conçu comme un « exercice », « modulable » et « total ». « Sous le charme des ascèses » Si lʼon considère que toute création est une forme dʼexercice sur soi-même, un questionnement de qui nous sommes et de ce que nous avons à dire, la création de CRY adviendra à travers des exercices, des ascèses. Dans un premier temps, je proposerai aux interprètes de sortir du studio de répétition, afin de vivre des expériences avec des gens en ville, des inconnus, dans des lieux qui inspirent la tristesse, les larmes, comme un cimetière, des groupe de thérapie, mais aussi des endroits trouvés par hasard, où la tristesse viendra sʼabriter pendant un temps. Des partages, des bouts de chemins, avec dʼautres personnes, qui constitueront le matériel que chaque interprète apportera au projet de CRY. Des outils de travail personnel mais aussi des outils collectifs, car parfois les expériences à vivre seront menées en groupe. Pleurer avec, mais aussi pleurer en opposition. Pleurer en dansant, danser pour pleurer, pleurer pour rire pour danser……je me perd. « Modulable » CRY est une succession de chansons, qui ont toutes un point commun : les mots CRY (pleurer) ou TEARS (larmes) dans leurs titres. À part ça, les chansons sont toutes connues, certes, mais très différentes les unes des autres. De « Cry me a river » chanté par Billie Holiday à « The crying game » de Boy George, de « No woman, no cry » de Bob Marley à « Donʼt cry for me Argentina » chanté par Madonna. CRY peut donc être une pièce courte avec seulement quelques chansons et un numéro limité dʼinterprètes, jusquʼà un spectacle de 80 minutes avec 10 personnes, selon les envies et possibilités des théâtres. Cʼest cela la liberté de jouer CRY : une expérience sensorielle différente à chaque fois. On pourrait même envisager de « composer » la soirée CRY en collaboration avec les théâtres qui présenterait la pièce ; choisissant ensemble les chansons et les scènes. Et, tel que jʼai pu déjà le faire dans le passé, je réfléchis également à lʼidée dʼinviter quelques bénévoles dans les villes où nous jouerons. Cela nous permettrait de renforcer certaines chansons par des « chœurs » de pleuristes. « Totale » Théâtre, danse, concert, cirque, illusion, hologrammes, cours de cuisine, hypnose. Toutes ces disciplines et plus sont possibles afin dʼexprimer nos chansons. Pour chaque chanson, un traitement esthétique et dramaturgique différent. Tout dépendra du titre, du texte ou de la musique de la chanson et du vécu des interprètes pendant la création. Un exemple pourrait être : « Cry me a river ». Un vrai défi scénographique de faire apparaître un fleuve. Ou « When doves cry » (quand les colombes pleurent) de Prince, qui réclamera sûrement la présence dʼune petite tribu de colombes sur scène. « No woman no cry » (Non femme, ne pleurs pas), la célèbre chanson Reggae de Bob Marley, qui réclame la présence de mâles virils à toutes épreuves. Tout, au service dʼune seule idée :. Nous serons le « apparatus lacrymal », lʼensemble des parties du corps qui participe aux larmes. Je prends ce mot, « lacrymal » comme prophétique, car il y a CRY dedans, et MAL aussi.