Bois Impériaux

Poche/Gve
Mise en scène/chorégraphie: Das Plateau / Céleste germe
Durée: 90

Après l’avoir découverte au POCHE /GVE avec CTRL-X en 2016, Pauline Peyrade revient dans une nouvelle forme résolument contemporaine qui puise dans Hänsel & Gretel pour parler de la façon dont notre monde relègue ses enfants perdues. Un drame qui nous laisse comme en suspens au milieu du vide, d’un no man’s land boisé et profondément humain au rythme de la poésie des aires d’autoroute. Das Plateau propose une mise en scène kaléïodoscopique qui s’appuie sur un dispositif immersif à la fois sonore, lumineux et scénographique comportant des images spatialisées pour une puissante plongé dans cette oeuvre haletante, entre fait divers et mythe contemporain. NOTE D'INTENTION Bois Impériaux est marqué par un double désir, une tension : celui de plonger le public dans l’épaisseur de la fiction, et celui de produire une oeuvre sensible où la construction d’un langage plastique et la dimension perceptive non-verbale est prédominante. DES PERSONNAGES LIMITES Les personnages sont des individus fragiles, à la limite de la marginalité. Irina est isolée socialement, enfermée dans les soins qu’elle prodigue à son frère. Elle navigue entre deux identités, elle-même et Constance, une opératrice de téléphone rose qui offre à ses clients une voix pour répondre à leurs fantasmes. Son frère Johannes a une maladie mentale. On ignore laquelle mais il vit reclus, tributaire des efforts que fait sa soeur pour le maintenir à flot. Serge est le troisième personnage, vendeur en service de nuit dans une station essence. Irina se lance avec lui dans une longue conversation étrange faite de séduction non dite. Pendant qu’elle poursuit cette discussion, qui est donnée au public de manière fragmentée et comme par anticipation, son frère est en train de mourir dans sa voiture. Ce moment // hors du temps // devient un sas entre la vie et la mort, la salle d’attente tragique d’un drame qu’elle ne veut ni empêcher ni regarder en face. UNE ECRITURE //TRANSGENRE//ENTRE THRILLER, CONTE ET DRAME SOCIAL Bois Impériaux propose un rythme lancinant proche du thriller. La tension est palpable. L’ambiance, la route, la nuit, la forêt, tout conduit à nous entraîner dans un univers sombre dont les références sont plus cinématographiques que théâtrales. En parallèle, la pièce est emprise d’une véritable force mythologique. Le frère et la soeur sont unis dans une relation exclusive presque incestueuse, comme peuvent l’être Oreste et Electre. Pauline Peyrade ouvre au spectateur les gouffres du conte. Elle revendique l’influence d’Hansel et Gretel et il y a dans son texte quelque chose de la sorcière au fond de la forêt, des parents qui trahissent, de la violence sournoise d’un monde qui ne cherche qu’à dévorer ses enfants abandonnés. Proche, enfin, d’un drame social, Bois Impériaux évoque le cinéma âpre et incisif des frères Dardenne, celui de la Promesse ou de Rosetta, celui qui montre l’extraordinaire beauté de la jeunesse cassée par la violence du monde ; celui qui observe ces jeunes gens fuir un monde qui ne veut pas d’eux. DISPOSITIF PLASTIQUE, SONORE, MULTIMEDIA,: DISSOLUTION DE SOI, INVASION DU SOUVENIR ET FANTÔMES Un système optique complexe qui convoque le vivant et le mort. L’espace scénique est conçu comme la pièce d’un « palais des glaces », avec un système optique composé de vitres, de miroirs et de miroirs sans-tain qui peut rappeler les dispositifs immersifs vertigineux de l’artiste japonaise Yayoi Kusama. L’objectif est de diffracter l’espace, les acteurs, les images et les lumières. Tout sera démultiplié. Des portes s’ouvriront sur l’infini d’une apparition disséminée. Bois Impériaux est un spectacle sur l’errance et la folie. Je veux créer un dispositif scénographique kaléidoscopique qui crée des sensations de perte et fait naitre des abîmes sur le plateau. La pièce se présente comme un long flashback où présent, passé et futur s’entremêlent de manière indiscernable. Est-ce que Johannes est // déjà mort // quand commence l’intrigue? Avons-nous affaire à une longue remémoration? Est-ce sa soeur qui le rappelle, qui le maintient là, vivant, à côté d’elle ? Rendre ce trouble à la réalité de la pièce constitue un axe central de cette création. Des miroirs sans-tain, un travail à partir d’hologrammes créeront des effets d’apparition et de disparition. Les interprètes se transformeront en spectres à la frontière de la présence et de l’absence, de la vie et de la mort.
Théâtre

Poche/Gve
4, rue de la Boulangerie
1204 Genève
Suisse

+41 22 310 42 21
poche---gve.ch

Mathieu Bertholet, Direction artistique
+41 22 310 42 21
direction@pochegve.ch

Mise en scène
Das Plateau / Céleste germe

Auteur·ices
Pauline Peyrade

Production
Poche/Gve

Assistanat à la mise en scène
Naïma Perlot-Lhuillier
Conception
Céleste Germe
Maëlys Ricordeau
Jacques Albert
Jacob Stambach
Interprétation
Antonio Buil
Maxime Gorbatchevsky
Maëlys Ricordeau
Scénographie
James Brandily
Lumière
Sébastien Lefèvre
Robin Kobrynski
Musique
Jacob Stambach
Vidéo
Flavie Trichet-Lespagnol
Direction technique
Edouard Trichet-Lespagnol
Photos
Flavie Trichet-Lespagnol
Jacob Stambach
Dramaturgie
Jacques Albert

Aucune représentation

Comédie de Reims - Centre Dramatique National de Reims, Reims, France
15 au 23 mars 2018

Poche/Gve, Genève
19 février au 11 mars 2018

Autre spectacles de la même structure productrice